top of page

On connaissait le greenwashing, existe désormais la literaturewashing. Certains blanchissent l’argent sale par la grâce d’opérations bancaires occultes ; d’autres blanchissent le passé par la grâce d’une littérature encreuse. Papa, mythorécit de Régis Jauffret basé sur une fausse arrestation de son père par la Gestapo (mais présentée comme véridique dans le livre), appartient à cette catégorie. La post-vérité a de beaux jours d'étendage littéraire devant elle...

La panthère des neiges, de Sylvain Tesson, a reçu â€‹le prix Renaudot 2019. Simple en apparence, majestueux dans sa poétique de l’incommunicable, c’est un livre blanc sur l’usure et la souillure du monde, un requiem pour la beauté. Et un rendez-vous d’amour. L’aventure se déroule en trois strates : L’approche. Le parvis. L’apparition. Intronisé grand voyant, Tesson affûte notre lucidité sur l’état du monde visible et ouvre notre Å“il sur la présence pure, celle qui miroite dans chaque être vivant, éclat du vitrail originel.

"La part du fils", récit de Jean-Luc Coatalem publié par les éditions Stock fin août 2019, se veut la quête d’un grand-père Résistant déporté. Or le grand-père Coatalem n’a pas été le Résistant décrit dans le livre. 

Cet ouvrage ambigu, sur le fond comme sur la forme, dénature la juste histoire de la Résistance et offre matière à discussion. Quel est ce genre littéraire que l’on peine à circonscrire ? : un mythorécit !

Plus largement, ce cas interroge sur la manière dont le faux peut être validé et diffusé par les médias et les institutions.

L'époque sombre de l’Occupation continue de hanter nos mémoires. Les familles doivent vivre avec les échos noirs ou glorieux du passé, avec l’ombre bienfaisante ou écrasante de leurs aïeux. Pascale Mottura convoque ici deux livres sur ce thème : La part du fils, de Jean-Luc Coatalem (Stock), récit renfermant une mystification mémorielle, et La fabrique des salauds, de Chris Kraus (Belfond). Pleinement concernée en tant que petite-fille d'un Résistant mort en déportation, son but est d'appeler à une vigilance contre tous les écrits qui tenteraient de biaiser, voire d'occulter l'histoire de la Résistance.

Américain installé en Italie, incessant voyageur dans l’espace et le temps, Cy Twombly est un artiste majeur résolument en marge, créateur d’un art scriptural inédit, élégamment ésotérique, peintre d’un récit ontologique, loin de l’effet de surface et des modes. 

Après Mémoration, Magie, Materia prima... est exprimée initialement ici l’oeuvre singulière de Cy Twombly à partir de quatre mots, tels quatre points cardinaux :  Méditerranée. Mouvement. Mystère. Magma.

Le huitième soir, deuxième roman d’Arnaud de la Grange, Prix Roger Nimier 2019, a pour thèmes la volonté, le courage et la loyauté. La scène se passe pendant la bataille de Diên Biên Phu, L'auteur nous livre une rayonnante analyse des motivations d’un jeune homme de 26 ans très énergique et sensuel, loin de tous penchants belliqueux ou suicidaires mais qui n’a de cesse de se dépasser physiquement et moralement, Nous ne sommes pas sur terre pour être seulement heureux mais pour être valeureux, voilà ce que nous révèle brillamment Le huitième soir, tel que compris et salué par Pascale Mottura.

Le Carrousel des ombres, roman en forme de récit d’un voyage intérieur, d'anamnèse explorant des abîmes, décrit et décrie notre monde où « la verticalité s’est muée en horizontalité ». Mais qu’on ne se méprenne pas : tout en saluant la violence du sacré et les guerriers de l'âme, ce livre ne célèbre pas la destruction, la mort, le chaos, mais l’Amour. L’Amour pur et fou, arraisonné par la pesanteur matérialiste. Un Amour qui ne demande qu’à reprendre feu dans le silence de la nuit.

Ce lundi 15 avril 2019, à l’orée de la semaine sainte, pour la première fois depuis sa naissance, la cathédrale Notre-Dame de Paris a subi une terrible épreuve du feu. Au-delà des mystères à élucider, notamment de l’incroyable rapidité de développement du brasier, ce grave événement a peut-être un sens caché. Notre-Dame de Paris nous invite aujourd’hui Ã  "l’apokatastasis pantôn", un rétablissement du Tout, une restauration universelle.

De nombreux événements ont commémoré en 2019 le centenaire de la mort de Victor Segalen (janvier 1878 - mai 1919).

Admiré et salué par François Cheng, Kenneth Withe, Erik Orsenna, Michel Onfray... ; auparavant par Paul Claudel, André Maurois, Edouard Glissant... Victor Segalen conserve une grande part de mystère.

Connaissant bien la Bretagne et le site de Huelgoat où Segalen s'est abandonné à mourir, Pascale Mottura peint ici à sa manière cet être singulier et sa mort mandarinale, stoïcienne, chevaleresque, façonnée comme une Ode à la vie et à la beauté. 

Nous sommes entrés dans l’ère des procès climatiques et métaphysiques. Mais ce n’est pas le Droit qui sauvera le monde ! Prenons garde à ne pas nous défausser de notre responsabilité individuelle en brandissant les droits de l’Homme lors de procès qui tendent à rationaliser l’indicible d’un chaos créé par les humains.

Cette chronique, mêlant données factuelles et traits de satire, participe parmi d’autres à dénoncer la crise létale qui frappe l’humanité et à en verbaliser les soubassements.  

La traduction française du dernier livre de Patti Smith, Devotion, est parue en octobre 2018 chez Gallimard. Estimant que l'essentiel n'avait pas été dit, Pascale Mottura expose ici un point de vue différent des - généralement bonnes- critiques parues. 

Dévotion est un acte de dévouement au Verbe. C’est un livre simple et saisissant qui mérite qu’on y vienne avec attention, et qu’on y revienne, parce qu’il est cryptique.

Grand succès de la rentrée littéraire 2018, Chien-Loup, roman de Serge Joncour, est caressé par les rayons du soleil de la sagesse antique, il s’abreuve aux sources de la mythologie grecque. Le territoire lotois, espace de la transformation des protagonistes, Ã©voque l’Arcadie originelle, celle liée à l’image du dieu Pan né dans les bois de cette région la plus isolée du Péloponnèse. Chien-Loup constitue un roman pastoral non académique mais héroïque, exprimant une relation conflictuelle à la société.

​

Entretien avec Jean-Claude Carrière, un homme très érudit et sage qui en appelle à toutes les consciences. 
En cette période de commémoration, tant du 11 novembre que des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, la publication de cette conversation touchant des thèmes très actuels, dont la résonance sociale et politique est de plus en plus forte, me semble une démarche utile.

Parce que le monde sera sauvé par des éclairs de lucidité.

Arts & Démopraxie : une clé pour la transition sociétale et écologique espérée ? En soulignant les apports et influences des avant-gardes culturelles modernes et contemporaines, cette chronique interroge l’importance des grands mouvements artistiques, holistiques et opératifs, pour des transformations de dimension glocale. C’est l’opportunité d’en souligner l’absence actuelle en France alors que l'ambitieux projet « Art et Société » (mouvement mondial d’artistes pouvant témoigner de l’impact des arts dans les sociétés) vient d'être lancé.

Ressource primordiale de plus en plus menacée, la gestion de l'eau suscite, du local au global, différentes problématiques dont la résolution engage l’avenir de la planète bleue et de tous les êtres vivants qu’elle héberge temporairement.
Relever le défi de l’eau est avant tout une question de volonté politique pour une meilleure hydro-gouvernance mondiale. Cela dépend aussi beaucoup d’une montée de conscience humanitaire et planétaire en chacun. 

En cette ère nommée Anthropocène où l’influence des hommes devient une force géologique prédominante et néfaste sur le système terrestre, la fraternité telle que considérée à travers les vieux prismes des grandes traditions religieuses ou des loges maçonniques, devient un concept humaniste éculé, à réinventer d’urgence au bénéfice de tout le Vivant. 

Purs produits des années 80 yuppies, les TED Talks semblent bien décalés face aux enjeux planétaires actuels. Au mieux, ils constituent des cours de vulgarisation miniatures sur tous les sujets imaginables ; au pire ce sont des confessions ou des prêches à grand spectacle du genre « I did it. Yes you can. Â»

Il faut appeler un show un show !

Un livre essentiel dont l’auteur est le journaliste Aymeric Caron est paru en 2016 : Antispéciste, « réconcilier l'humain, l'animal, la nature Â».
Plus de la moitié du livre forme la trame d’un programme politique pour l’instauration d’une vraie démocratie, une biodémocratie, une République du Vivant, montrant que l’antispécisme est un combat pour vaincre les mêmes logiques d’injustice qui détruisent socialement les hommes et physiquement les animaux.

Eprouver un sentiment de révolte est un premier pas vers la résistance. Pour Albert Camus, dans la révolte, l’Homme se dépasse en autrui (Camus exprime cette idée par la formule « Je me révolte, donc nous sommes Â»). Pour l'auteur de cette chronique, dans la Résistance, l’Homme se découvre en tant qu’être multidimensionnel et souverain. Ce texte est aussi et surtout un hommage rendu par Pascale Mottura à ses grands-parents maternels Résistants et au valeureux militaire que fut son père.

Prendre soin d'une personne atteinte d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée permet une longue méditation sur l’effacement, l’errance, l’exil, l’identité, l’oubli, le silence, l’absence, et sur notre présence pure en ce monde. 

Ayant accompagné pendant plusieurs années et jusqu'au bout sa mère décédée d'une telle maladie, Pascale Mottura s’autorise à écrire ici sur ce sujet difficile, mêlant pensées intimes et constats des carences de la prise en charge de ces malades obligeant les proches à une vigilance extrême. 

Le rire est salvateur. Les philosophes, depuis Démocrite, Platon, Aristote, jusqu’à Spinoza, puis Nietzsche et Bergson, en passant par les écrivains orateurs Cicéron et Quintilien, le savaient déjà.

Alors, riez ! Brandissez le savoir et l’humour comme boucliers contre l’obscurantisme.

Le vendredi 13 novembre 2015, au Bataclan et ailleurs dans Paris, des forces antagonistes venues des temps archaïques ont révélé leur puissance rémanente. Au cÅ“ur du chaos actuel, dans cette période de transition civilisationnelle marquant la fin d’une involution et le début d’une évolution, souhaitons que les messages orphiques soient réactivés pour aller vers plus de lumière. 

Les cas de Bastien et d'Aylan, dont les médias nous ont donné la mort en pâture, sont certes très dissemblables mais ils ont en commun, outre différents niveaux de défaillance parentale, l’impuissance honteuse des administrations en charge de la protection de l’enfance d’un côté, de la lutte contre le « business Â» de la migration, de l’autre. Où l'on voit poindre la " banalité du mal ".

Please reload

bottom of page