
Quelques fruits de ma culture de vers à soi :
Le silence est d’or quand il dit l’indicible
blanc quand il bat en neige les sentiments,
rouge quand il rugit, orgue du sang,
noir quand il larme ton absence inaudible.
Au ciel palimpseste
l’aile trace le renouveau.
Aubes et crépuscules passés
maintenus au sol,
voilant le tarmac de l'oubli.
Il y a un temps pour tout,
un temps pour faire émerger les sédiments de nos vies,
un temps pour faire scintiller nos particules élémentaires.
C’est l’été de Léthé
J’achève ma mémoire blessée
Je saigne mon indulgence
Je tire ma rêve errance.
Coup de vent, coup de blanc
Sur les joncs brûlés de l’été finissant
L’automne se profile
Jetons au feu les sarments inutiles.
Le feu, l’air, la terre, l'eau ne mentent pas.
Les minéraux, les végétaux, les animaux ne mentent pas.
La vie ne ment pas. L’amour ne ment pas.
La peur ne ment pas. La mort ne ment pas.
Les humains mentent et, le plus souvent, ils se mentent à eux-mêmes.
Par peur de la vie, de l’amour et de la mort.
Je pars et je reviens
Je repars et je viens
Me chercher
Aux frontières du néant en nuit
Ces fragments urbains
Ces gares esseulées
Ces détresses de néon
Au rythme ferroviaire de l’étrange
Ont étoilé l’aube de l’en vie
Je pars ou je reviens ?
Te chercher.
Pirate du vague à l’âme
j’égrène des poignées de sable
sur l’épave de l’Illusion.
Bravant le flux et le reflux,
je pars à l’abordage
du Grand Bleu de la Vie.
J’ai affronté des vagues scélérates
j’ai siphonné des océans
j’ai absorbé le sel de la mère Morte
et j’ai cueilli le corail noir
Depuis
à la tombée de la brume
j’écume
mes humeurs de lune.
La femme cristal
Par les sables de l’enfance
éraflée
par l’amer des larmes
oxydée
par le plomb des absences
brisée
elle est blessante
luminescente
Par la flamme des passions
soufflée
par les âmes étincelles
attisée
par les corps en fusion
purifiée
elle est renaissante
incandescente
Femme cristal
à l’aura argentine
aux veines opalines
au cœur translucide
elle est vacillante
évanescente
quels secrets gisent au fond de son creuset ?
La neige a étreint la nuit, glaçant les rêves.
Un songe blanc peut-il reverdir ?
Quel jour étoilera le scintillement du désir ?
Seule la fonte du silence fleurira la trêve.
fleur étoilée de cristal
sur un doigt de fée
gravée en légèreté
par la grâce hivernale
Spiralée par la joie tel un papillon enivré par l’azur,
je me ris des trous noirs en jouant de mes ocelles
et j'imprime mes ailes-lumière dans les célestes pliures.
Brise le sentiment d'inaccompli.
La vie te cisèlera, la vie t'éblouira.
Elle sait tout ce que tu te caches.
Cela adviendra. Tu rejoindras la lumière
et tu souriras à l'inachevé en toi.
La littérature est l'athanor où les mots portés à incandescence accomplissent l'alchimie de nos vies.
Ainsi distillée, à feu nu épurée, notre expérience livre toute sa quintessence.
Chaque écrivain crée ses eaux-de-vie selon le creuset qu'il s'est créé.
Je ne suis pas et ne serai pas une écrivaine,
parce que l’écriture n’est jamais vaine.
J’aspire à être une auteure,
pour toujours prendre de la hauteur.